Amélie Mansfield[Volume I, pp. 68 - 70] LETTRE IV [Continuation V][p. 68] "IMPRUDENTE, qu'as-tu fait? Tu t'es engagée sans mon aveu, tu as pu croire que, tandis que j'existe, il y aurait une puissance au monde qui pourrait t'arracher à ton frère? Je ne doute pas [p. 69] qu'en te parlant de la décision du conseil de famille, M. Mansfield n'ait été lui- même dans l'erreur. Il est des torts dont je ne supposerai jamais coupable celui qui est maintenant l'époux d'Amélie; mais vous vous êtes trompés tous deux: loin que les efforts de Madame de Woldmar l'eussent emporté sur mon zèle, le conseil de famille, après m'avoir honoré des témoignages d'estime les plus flatteurs, venait de confirmer mes droits sur ma soeur, lorsque ta lettre m'est parvenue . . . . Tu dois croire qu'en apprenant cette nouvelle, ta famille a été furieuse, et qu'on orage terrible va éclater contre toi. Je reste ici pour le conjurer et te défendre; tu connais nos lois:* Madame de Woldmar les fera toutes valoir, et par son crédit ajoutera [p. 70] même, si elle le peut, à leur rigeuur. Reste dans ma terre avec ton époux, c'est une retraite sûre, où vous serez tous deux à l'abri du mal qu'on voudra vous faire. Quand je ne te serai plus utile ici, Amélie, j'irai te joindre, et tâcher, par mon amitié, de te rendre cette paix dont je crains bien que tu ne te sois privée pour toujours." |