Amélie Mansfield[Volume III, pp. 185 - 186] LETTRE CIII [Continuation I][p. 185] Quand je suis rentrée, Amélie avait l'air plus calme; on nous a servi le dîner dans sa chambre. J'ai été enchantée du ton respectueux de tous les [p. 186] domestiques avec elle, et du zèle avec lequel ils volent au devant de ses moindres désirs. "C'est un ange, me disait il y a une heure la femme qui l'a veillée cette nuit. --- Elle a l'air si triste et si doux, ajoutait une autre, que seulement de la regarder, les larmes en viennent aux yeux. -- Pour moi, assurait à son tour la vieille femme de charge, il ne m'a fallu que jeter un coup d'oeil sur Madame Mansfield pour ne pas douter que dès l'instant où Madame la Baronne l'aura vue, elle cédera à tout ce que veut M. le Comte . . . . Mais je crois entendre sur l'escalier la voix de ma tante . . . . il me semble qu'elle vient ici . . . . Oui, c'est elle-même; elle entre dans l'antichambre; mon père et ma mère sont avec elle; quels sont leurs desseins? Je cours près d'Amélie. |