Amélie Mansfield[Volume III, pp. 265 - 266] LETTRE CXII[p. 265] Albert se prepare à partir, mademoiselle; il va chercher auprès de vous des consolations dont il a tant de besoin, et que seule vous pouvez lui donner; pour moi, je vais conduire M. Grandson chez lui: chargé d'années et d'afflictions, ce vieillard n'a plus personne pour le secourir: hélas! il y en avait une qui eût pris ce soin avec une piété filiale; mais elle est descendue dans la tombe avant lui. Dès que je l'aurai remis dans sa maison, je me retirerai [p. 266] dans l'asile le plus solitaire des montagnes de Suisse, et il ne me restera pas même avec qui pleurer. Adieu, mademoiselle; ne vous informez point de ma destinée, je veux l'envelopper dans une profonde obscurité: tous les liens qui m'attachaient au monde sont rompus; j'ai perdu mon ami, et mon coeur brisé ne peut plus rien aimer. Je ne reverrai plus Madame de Woldemar; je ne pourrais que la maudire et ne ne le dois point; elle est mère, elle a tué son fils, elle doit être assez punie. |