Amélie Mansfield[Volume III, pp. 61 - 62] JOURNAL D'AMÉLIE[p. 61] Dans l'obscurité dont on m'environne, ne pouvant rien deviner, sinon que je fus indignement trompée et que je m'approche de la tombe, sur laquelle peut-être la calomnie me poursuivra encore, je veux laisser un journal: j'y inscrirai toutes mes pensées, toutes mes actions, depuis qu'aucun être n'aura plus correspondu avec une infortunée . . . [p. 62]; je le veux, pour dévoiler une inconcevable perfidie, pour montrer à l'innocence le malheur d'une passion, et pour mettre la crédulité à l'abri de ces séduisans dehors de vertu qui m'ont perdue. Je ne sais dans quel lieu, ni quel jour j'aurai cessé de souffrir; mais si l'homme dans les mains duquel tombera ce recueil a une soeur, un enfant, si son coeur est accessible à la pitié, s'il a quelque respect pour la volonté des mourans, je le conjure de faire remettre ces papiers au comte Albert de Lunebourg, à Dresde. |